COULEURS DE LA MORT

 

En 2009 je revisite les Danses macabres, trophées et autres vanités des années 1992-1993 mais cette fois-ci en couleur… Des représentations de la Mort s’imposent, sur les cimaises, aux regards des spectateurs et en retour, elles les regardent. Hier je photographiais des squelettes, aujourd’hui je photographie des crânes, des fémurs et des vertèbres. Ils nous interrogent sur le destin des hommes et des femmes dont ils sont les restes et dans le registre de l’humour, je leur rends hommage, un hommage de carabin ou de Mexicain : vertèbres en soliflores, crânes chapeautés, couronnés, « emperruqués », emplumés, masqués, à lunettes ; crânes fleuris, en beauté, en majesté ; crânes crâneurs, exaltés, voyageurs ; crânes réceptacles, décervelés, crânes farcis… Comme l’écrit Antoine Sénanque : « C’est vrai qu’ils ont l’air de la trouver tordante leur mort, les morts. Les ressemblances d’hilarité sont frappantes avec les joyeux de la vie. Ça se gondole sur les paillasses, on ne peut pas dire le contraire (…). La mort doit raconter une blague éternelle » (neurologue, écrivain in L’Ami de jeunesse). Avec ces drôles de Vanités photographiques, je fais la nique à la mort, un geste apotropaïque !

JBC : janvier 2009