PELERINAGE DES GITANS ET DES GENS DU VOYAGE

 

Chaque année au mois d’août, les aires réservées aux gens du voyage dans la région pyrénéenne accueillent des caravanes de Gitans et d’autres gens du voyage, des catholiques venus de toute l’Europe. Pendant l’avant-dernière semaine ils défilent et prient sur l’esplanade et devant la grotte. Leurs processions sont impressionnantes : les hommes transportent sur leurs épaules de très volumineux cierges, les familles ont confectionné d’énormes bouquets et des croix de fleurs ; les chants et la musique rythment messes et processions. Ce sont les pélérinages les plus « esthétiques » si on peut employer le terme et c’est cette chaleureuse démesure au milieu du désastre architectural qu’est l’esplanade des sanctuaires qui m’a frappé. Les visages sont fort beaux.

« Pépé » Lafleur est une figure très respectée dans le monde des gens du voyage, En 1992 je lui ai rapporté des tirages le représentant sous la grotte, images prises en 1990. Je suis monté au camp où la communauté séjournait. On y préparait des bouquets. Je me suis présenté et les lui ai offertes. Il a scotché la plus grande sur sa roulotte en bois et toute sa famille a posé pour mon objectif ; un peu plus tard, les Lafleur ont posé à nouveau à la grotte. Les photographies sélectionnées pour ce site montrent ces pélerins dans les rues de Lourdes, sur l’esplanade et sous voùte de la grotte. Dans ces années-là étaient encore suspendues à la voûte de vieilles béquilles qui depuis parce qu’elles menaçaient de tomber sur la tête des pélerins, causaient un réel danger : comme quoi, les miracles ???

Je témoigne que pendant ce mois d’août les injures racistes fleurissent et les marchands du temple louent des services de sécurité (sans commentaire) ! Alors que je longeais le service d’ordre de la « Grotte » qui ceinturait une de leurs processions, un « gardien » fit une réflexion extrêment désobligeante. Je le fusillais du regard. Un de ses collègues, apercevant le badge que m’avait donné le service communication du sanctuaire (un laisser-passer en forme de broche) lui dit : « Ferme-la, tu ne vois pas qu’il y a la presse ? ». Je toisais les deux hommes : « Quels Bons Chrétiens vous faites, vous êtes sûrs de réprésenter l’église ? »…